Lundi 20 février 2017
Communiqué de presse de la Délégation socialiste française
Une nouvelle fois, la délégation socialiste française au Parlement européen doit réagir aux décisions de l’Eurogroupe sur la Grèce, même si cette réunion n’était pas celle « de la dernière chance ». Positivement qui plus est, et cela n’a pas toujours été le cas : le débat sur la Grèce a permis à l’Eurogroupe, comme au FMI, un débat approfondi. Tout le monde en est d’accord : la place de la Grèce est dans l’Europe et dans la zone euro. Les institutions vont retourner à Athènes pour boucler un paquet équilibré, sans effort budgétaire net, permettant des politiques actives pour l’emploi.
Heureusement donc, les faucons n’ont pas gagné : la saignée, avec ses conséquences désastreuses pour le peuple grec et le peuple européen, est pour l’instant écartée. C’est une bonne nouvelle, l’Europe a déjà assez de crises à affronter comme ça.
Sans le dire franchement, l’Europe se décide enfin à reconnaître les efforts faits par la Grèce et le fait qu’elle réussisse : perspective de croissance de 2,7 % en 2017, de 3,1 % en 2018, multiplication par trois du niveau de l’investissement ; prévision d’excédent primaire de 3,7 % en 2018, au lieu de 3,5 %.
Récompenser les réformes politiques courageuses et difficiles menées par Alexis Tsipras est un devoir. Envoyer un signal social positif est impératif pour ne pas laisser la Grèce s’épuiser et le peuple grec sans espoir. Pour cela, l’Union européenne doit tenir ses promesses, notamment d’allègement de la dette grecque. Cette dernière atteint 180 % du PIB. C’est insupportable !
Et après ? Les dirigeants européens seraient bien avisés de se détourner de la stratégie du chaos en traçant des pistes d’espérance : qu’ils revoient ensemble et de fond en comble la gouvernance économique européenne pour l’européaniser et la démocratiser. Qu’ils bâtissent une Union économique et monétaire plus solide, qu’ils corrigent ses défauts d’origine et ceux accumulés dans la gestion de la crise. Qu’ils mettent un terme aux règles budgétaires contre-productives qui limitent les investissements public et privé d’avenir. Qu’ils créent les conditions favorables à la relance pour faire face aux défis de la transition écologique, du numérique et de l’emploi.
Qu’ils admettent enfin qu’une bonne réforme structurelle, c’est celle qui a des effets sociaux, environnementaux et économiques positifs pour les Européens. Et qu’il faut plus de démocratie, plus de convergence sociale et fiscale, plus de solidarité, avec l’ajout d’un pilier social fort ; plus de budget, avec des ressources propres.
Mutualiser les dettes, achever l’Union bancaire, créer le budget de la zone euro : tout doit être mis sur la table afin d’empêcher l’Europe qui dérive – malgré la note positive du jour – de se fracasser pour de bon.
Nous appelons solennellement les chefs d’État et de gouvernement, ainsi que le président de la Commission européenne, à agir dès maintenant pour que les citoyens retrouvent confiance dans l’Union européenne.