Chers internautes, bonjour, permettez-moi de commencer par une bonne nouvelle. Pendant cette session ici à Strasbourg nous avons attribué le Prix Lux, le prix du cinéma européen et l’heureux élu est le film » Les neiges du Kilimandjaro » qui raconte l’histoire d’un combat social mené par la CGT. C’est dans une période si difficile, une lueur d’espoir et un engagement autour de cette culture européenne qui fait entre nous ciment, qu’il me semble utile de saluer dans cette période si difficile.
Période difficile également pour le Parlement européen, cœur battant de la démocratie européenne, cette démocratie aujourd’hui est dans une situation risquée. Quand ce sont les marchés plutôt que les parlements qui renversent des gouvernements, ne devrions-nous pas nous interroger sur cette période où après avoir dénoncé la financiarisation excessive de l’économie nous allons devoir dénoncer la financiarisation excessive de la politique?
C’est une question qui nous a été posée à tous et face à laquelle les débats que nous avons eu ici sur la gouvernance économique ont pris une dimension nouvelle.
Nous demandons que le Parlement européen soit associé aux orientations des politiques économiques que les Etats Membres devront mettre en œuvre. Et en filigrane on voit ici s’engager un débat sur lequel je nous mets en garde. Ce débat est celui d’une révision des traités qui aura lieu en pleine campagnes électorale française ou l’on voudrait autoriser le fait qu’un Etat en déficit excessif puisse être traduit devant la Cour européenne de Justice exactement dans les mêmes conditions qu’en cas de non respect des règles de la concurrence. On voit bien là qu’il y a un risque de dérive que nous ne pouvons pas accepter et contre lequel nous devons nous mobiliser.
Le Parlement européen est mobilisé sur les enjeux de la régulation financière avec un beau succès liée à la mobilisation de ce Parlement pour que demain les CDS (Credit Default Swaps) à nu, ces outils qui permettent une spéculation sur une dette que vous ne détenez pas puissent être interdits, la proposition de la Commission européenne ne retenait pas cette interdiction et bien le Parlement européen l’a voulue. Lorsque je regarde la proposition que le Commissaire Barnier a mis sur la table dans le domaine des agences de notations, je vois qu’il y a pour nous une grande déception. Car cette proposition est aujourd’hui trop faible. Et bien j’espère que ce Parlement pourra se mobiliser comme il l’a fait sur les CDS, pour que demain la proposition sur les agences de notations soit transformée et devienne une vraie proposition de régulation.
Enfin au cours de cette session nous avons adopté le rapport de mon camarade socialiste belge Fréderic Daerden sur la plateforme sociale de lutte contre la pauvreté qui est évidement une priorité pour l’Union dans cette période de crise qui affecte d’abord les plus démunis. C’est une proposition sur laquelle nous plaidons pour un revenu minimum et pour le financement des services d’intérêt général. Je crois que cela est indispensable que nous puissions le rappeler avec force à un moment ou les chefs d’Etat et de gouvernement ne nous proposent qu’austérité et rigueur en oubliant que s’il y a cette proposition de rigueur et d’austérité nous ne sortirons pas indemne de cette crise.
Dans un moment difficile je vous donne rendez-vous pour un prochain échange en décembre.