Le Monde
Point de vue
Mardi 21 février 2012
par un collectif de socialistes européens, dont Panagiotis Beglitis (Pasok, Grèce), Josep Borrell Fontelles (PSOE, Espagne), Harlem Désir (PS, France), Pervenche Berès (PS, France).
Les citoyens européens peuvent aujourd’hui juger par eux-mêmes les conséquences de la domination de la droite au pouvoir dans pratiquement tous les Etats membres de l’Union européenne (UE) en même temps qu’elle fait la loi à Bruxelles. La gestion de la crise des dettes souveraines par les conservateurs, au cours des deux dernières années, a été une désolante saga de gabegie politique et d’incompétence économique. Les citoyens vont maintenant payer le prix d’illusoires remèdes miracles datant des années 1920, imposées par les conservateurs – un prix qui prendra la forme de taux de chômage similaires à ceux que l’Europe a connus dans les années 1930. Le modèle qu’ils mettent en avant est celui d’une Union européenne de l’austérité qui réduira le niveau de vie de presque tous, aggravera les inégalités, sapera les fondations de l’Etat social – qui est une contribution spécifique de l’Europe au développement de l’humanité – et cédera progressivement le pouvoir d’arbitrage politique à des autorités non élues, dans l’espoir, vain, d’apaiser le marché.
Nous, signataires, membres de partis socialistes, sociaux-démocrates et travaillistes, sommes convaincus que les citoyens européens méritent mieux que les perspectives inquiétantes promises par les conservateurs au pouvoir et les résultats catastrophiques qu’ils ont obtenus. Mais le renouveau de la gauche démocratique européenne ne peut avoir lieu sans un débat de grande ampleur engageant non seulement les élus de nos partis mais aussi tous nos militants et tous les citoyens européens. A cette fin nous proposons quelques idées fondamentales pour une réforme socialiste qui pourrait constituer la base d’un nouvel appel aux citoyens européens.