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Mercredi 23 mai, les députés réunis en session plénière ont approuvé, à titre consultatif mais à une large majorité, un projet de taxation des transactions financières. Pervenche Bérès, eurodéputée française du groupe S&D, revient sur la pertinence de cette taxe pour faire face à la crise économique.
Touteleurope.eu : Quels sont les objectifs de la taxe sur les transactions financières approuvée par le Parlement européen hier ?
Le Parlement européen a adopté, mercredi 23 mai, le rapport d’Anni Podimata (S&D) à une large majorité. Ce rapport répond, à titre consultatif, à une proposition de la Commission européenne publiée en septembre 2011, qui prévoit l’instauration d’une taxe sur les transactions financières dans toute l’UE, au taux de 0,1% pour les actions et les obligations et de 0,01% sur les autres produits financiers.
Pervenche Bérès : Cette taxe poursuit trois objectifs. Le premier concerne la régulation : comme beaucoup d’impôts, elle aurait un effet sur le comportement des acteurs de marché, avec une dimension « punitive » vis-à-vis de ceux qui ont les comportements les plus spéculatifs.
Ensuite, elle aurait un impact sur les mouvements de capitaux, en permettant de mieux les orienter.
Enfin, elle permettrait de dégager des ressources financières. Quant à l’utilisation de ces dernières, elle donne lieu à de vifs débats. Pour la Commission européenne, et sa proposition mérite l’attention : le revenu de cette taxe serait affecté pour deux tiers au budget de l’Union européenne, en remplacement d’une partie des contributions des Etats membres. L’autre tiers reviendrait aux budgets nationaux des Etats. Il y a donc matière à convaincre ces derniers de la pertinence d’une telle taxe !