Communiqué de presse de la délégation socialiste française
Dimanche 24 février 2013
Avec une croissance plus faible que prévue, la France – malgré des mesures budgétaires sans précédent et une réduction de la dette – a été contrainte de renoncer à l’objectif de réduction du déficit public à 3% en 2013. Ce n’est pas une surprise compte tenu des politiques d’austérité qui s’abattent sur tous les pays européens. Dans ce contexte, la Commission doit aussi reconsidérer les objectifs de réduction des déficits fixés aux 24 Etats membres qui n’atteindront pas l’objectif des 3%.
« Bien sûr, il était toujours possible d’ajouter de l’austérité à l’austérité ; mais pour quoi faire ? Empêcher une reprise rapide de l’activité et laisser la récession s’installer ? Réduire les amortisseurs de crise et laisser le chômage et en particulier le chômage des jeunes exploser ? » introduit Catherine Trautmann.
«Alors que la France est engagée dans des réformes structurelles dont l’impact sur la croissance nécessite du temps, il est important que la Commission renonce à une procédure pour déficit excessif. De plus, la situation économique des pays où s’appliquent les trois règles – parfois contradictoires – exigées par Bruxelles en démontre les limites » explique Pervenche Berès.
Pour rappel :
1- Le « six pack » fixe un rythme de réduction des déficits courants de 0,5 point de PIB par an jusqu’à ce que la borne des 3% du PIB soit atteinte ;
2- Le TSCG impose un déficit structurel de 0,5% du PIB ;
3- La Commission fixe, dans le cadre du « semestre européen », un rythme de réduction du déficit courant de 1,5 point de PIB par an, supérieur à ce que demande le « six pack ».
« Les exigences de la Commission européenne sont aujourd’hui largement supérieures à ce qu’elle avait proposé dans ses directives : si la France se contentait d’appliquer le « six pack », elle pourrait afficher en 2013 un déficit de 4% du PIB alors que la Commission impose l’objectif de 3%, aujourd’hui jugé irréaliste » détaille Liêm Hoang-Ngoc.
« C’est pourquoi nous souhaitons que les sommets de mars et juin reconsidèrent le calendrier de réduction des déficits afin de favoriser la reprise » insistent les trois eurodéputés.
« Par ailleurs, pour conduire des politiques contra-cycliques européennes, il faut créer les conditions de la montée en puissance du budget communautaire, alimenté par des ressources propres et pérennes » ajoutent les eurodéputés. « Nos demandes dans le cadre des négociations à venir entre le Conseil et le Parlement sur le budget porteront notamment sur ce point » concluent-ils.