Pour Pervenche Berès, chef de la délégation du PE à l’OIT, les déséquilibres sociaux peuvent être aussi dévastateurs que les déséquilibres économiques
Emploi, croissance et justice sociale étaient au menu de la 9e réunion régionale européenne de l’Organisation internationale du Travail à Oslo du 8 au 10 avril. Une délégation de la commission de l’emploi a participé à cet événement, qui a réuni 51 Etats d’Europe et d’Asie centrale venus débattre de la lutte contre les effets de la crise sur les travailleurs. La chef de la délégation du Parlement Pervenche Berès, députée socialiste française, nous en dit plus sur l’avancée des discussions.
Aujourd’hui, en Europe et en Asie centrale, plus de 40 millions de personnes sont au chômage, et de nombreux européens craignent que leur niveau de vie et l’accès aux services de base ne soient menacés: c’est ce qu’a révélé le Directeur général de l’Organisation Internationale du Travail, Guy Rider, dans son discours d’ouverture de la 9e réunion régionale européenne de l’organisation. Il a également ajouté que des millions de gens envisageaient un futur sombre et nourrissaient peu d’espoir de pouvoir le changer.
Le rôle de la Troïka, organe tripartite composé de la Commission européenne, de la Banque centrale européenne et du Fonds monétaire international (FMI) et impliqué dans le sauvetage des pays en difficulté, a fait l’objet de discussions, comme nous l’explique Pervenche Berès, députée socialiste française et chef de la délégation du Parlement européen à l’OIT. « La possibilité d’intégrer l’OIT dans la Troïka a été évoquée lors de cette réunion, mais cette proposition a fait face à une levée de bouclier de la part des représentants des employeurs. Leur argument est que l’OIT n’est pas une institution européenne. Or ce n’est pas non plus le cas du FMI, qui pourtant fait partie de la Troïka! Différents interlocuteurs ont également évoqué la légitimité de la Troïka, suite aux récents événements à Chypre: doit-on aider la Troïka à s’améliorer ou doit-on au contraire la détruire? »
Pervenche Berès a également participé à un panel sur le thème du chômage des jeunes et du vieillissement de la société. Elle a appelé à une amélioration du dialogue social: « Les pays dans lesquelles la garantie pour la jeunesse fonctionne sont ceux qui s’appuient beaucoup sur le dialogue social. Les déséquilibres sociaux sont aussi dangereux que les déséquilibres économiques; dans ce contexte, la garantie pour la jeunesse constitue un pas dans la bonne direction. » La garantie pour la jeunesse devrait offrir à chaque jeune de moins de 25 ans une offre d’emploi ou de formation dans un délai de 4 mois.