Communiqué de presse de la commission de l’emploi et des affaires sociales
Politique de l’emploi − 09-01-2014 – 16:01
L’affaiblissement des conventions collectives, des taux de chômage élevés et une violation des droits sociaux fondamentaux sont les principales conséquences sociales de la Troïka, débattues ce jeudi par la commission de l’emploi et des experts, dans le cadre d’une audition. Les orateurs ont reconnu la nécessité de réduire les déficits publics mais ont constaté que les politiques mises en œuvre n’ont pas permis les résultats attendus en matière de croissance économique et de compétitivité.
“L’aspect social ne peut pas être écarté de l’analyse du travail de la Troïka. Des millions de citoyens sont victimes de ces programmes. Pour éviter une fracture entre les institutions et les citoyens, il est nécessaire de renforcer le dialogue démocratique », a déclaré le rapporteur Alejandro Cercas (S&D, ES).
Conséquences sociales
Les réformes du marché du travail avaient pour objectif de relancer la compétitivité par des interventions directes telles que les réductions de salaires et des réformes structurelles telles que des modifications aux conventions collectives, a affirmé Thorsten Schulten de l’Institut allemand de recherche économique et sociale (WSI).
Les conventions collectives ont été affaiblies, ont constaté les experts, avec une réduction d’accords par secteur et une augmentation de conventions signées directement avec les entreprises. Le nombre de salariés couverts par les conventions collectives a chuté et au Portugal, par exemple, est passé de 1,9 million à 328 0000 entre 2008 et 2012.
Les quatres pays (Grèce, Chypre, Portugal et Irlande) soumis à la politique de la Troïka ont connu une hausse élevée de leur taux de chômage qui a affecté les jeunes de manière disproportionnée et a mené à une vague d’émigration qui a doublé dans ces pays. De nombreuses PME ont également fermé.
La Charte des droits sociaux du Conseil de l’Europe a été violée, a déclaré Peter Stangos du Comité européen des droits sociaux et le nombre de citoyens qui risquent de tomber dans la pauvreté a augmenté.
Quelles politiques à l’avenir?
Pour Raymond Torres, Directeur de l’institut d’études sociales, liée à l’Organisation internationale du travail (OIT), il faut changer de perception par exemple, l’idée que les règles du marché du travail nuisent à l’économie. Il recommande d’impliquer l’OIT dans le travail de la Troïka. Les ajustements budgétaires doivent aller dans le sens de l’emploi, une union monétaire doit aller de pair avec une politique sociale et un mécanisme régulier d’évaluation et de suivi est nécessaire, a-t-il ajouté.
“De nombreuses erreurs ont été faites et une estimation erronée de la situation des pays figure parmi l’une d’elles. Le travail aurait pu être mieux mené. La réduction des déficits, des réformes mais aussi une stimulation de la croissance économique sont les trois principaux piliers », a estimé José Silva Peneda, Président du Comité