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Madame la Présidente, Monsieur le Commissaire, nous nous réjouissons de ce débat ce matin même s’il nous conduit à débattre d’une situation qui n’est pas acceptable car la situation des sans-abri, aujourd’hui en Europe, est totalement contraire aux objectifs que vous nous avez proposé de fixer avec la stratégie Europe 2020.
Aujourd’hui, nous avons besoin d’aller plus loin. Nous avons besoin de cette stratégie pour le sans-abrisme. Bien sûr, il y a le paquet sur l’investissement social mais il n’est pas assez spécifique. C’est la raison pour laquelle ce Parlement a obtenu, que dans le règlement sur le Fonds social européen, vous soyez invités à nous donner des indicateurs dans l’utilisation du Fonds social européen.
À travers la législation sur le Fonds social européen, la nécessité pour les États membres de fournir des indicateurs permettant d’avoir une vue d’ensemble sur le sans-abrisme permettra de mieux identifier cette réalité et donc de la combattre, éventuellement grâce à l’investissement social, mais aussi, surtout et d’abord, avec une vraie stratégie contre le sans-abrisme.
Dans cet esprit, nous nous inquiétons de rumeurs qui circulent, selon lesquelles la question de la plate-forme de la lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale pourrait être remise en cause par cette Commission finissante dans la perspective d’une révision de cette même stratégie Europe 2020. Cela n’est pas acceptable ni sur le fond ni sur la forme.
Enfin, je veux alerter sur deux points. D’abord, sur le développement de la criminalisation des sans-abri. C’est un phénomène spécifique qu’il faut, là aussi, regarder de près. Puis, le développement, dans l’urbanisme, de pratiques destinées à éloigner les sans-abri et donc à leur imposer une double peine qui est tout à fait contraire, là aussi, à ce que doit être un modèle social européen rénové.