Cette semaine de session à Strasbourg marque une étape importante de parlementarisation des institutions de l’Union européenne. Elle a vu Monsieur Juncker désigné au poste de président de la Commission, au terme d’une procédure véritablement démocratique. Nous l’avons imposée pour remédier au manque de transparence qui caractérisait jusqu’ici la nomination du chef de l’exécutif.
Plusieurs facteurs ont contribué à ce succès. D’abord la volonté des parlementaires européens, et en premier lieu des Socialistes, qui ont, rappelons-le, inventé et fait accepter ce nouveau mode de désignation. Ensuite, le sens de la responsabilité et le souci de la légitimité de certains dirigeants européens, au premier rang desquels le président de la République française, François Hollande, qui le premier, au lieu de menacer de veto, a dit qu’il se rangerait à l’avis exprimé par les citoyens lors du vote aux élections européennes du 25 mai. Respectant la lettre et l’esprit du traité de Lisbonne, il a ainsi permis l’aboutissement du processus.
Dans un même esprit de soutien à l’évolution institutionnelle européenne, et en phase avec le souci de parité déployé lors de la constitution des gouvernements français, il pourrait être à l’avant-garde d’une évolution incontournable en proposant au nom de la France deux personnes pour occuper le poste de commissaire, celui d’un homme et celui d’une femme.