Vendredi 2 décembre 2016
Tribune parue dans Libération
Le Président a dit ça,
J’enrage.
J’enrage parce qu’on ne fait pas campagne sur un bilan mais on ne fait pas campagne sans défendre son bilan ; c’était à lui de le défendre, c’est lui qui pouvait le mieux le faire, qui devait le faire.
J’enrage parce que si certains pensent que la gauche doit perdre l’élection présidentielle, si une page de l’histoire des socialistes français au pouvoir doit se tourner, c’était à lui de la clore. Le débat qui s’est installé à gauche dès le lendemain de son élection n’a pas encore permis de dégager une alternative à qui confier les clés de la maison, en situation de défendre nos couleurs dans l’élection suprême de la Ve République.
J’enrage parce que élection après élection, aucun sondage ne saisit ce qui se passe dans des sociétés déboussolées par les ravages de l’austérité et de la mondialisation soi-disant heureuse et on déterminerait, avant même d’entrer dans le combat réel, l’abandon sur des sondages.
J’enrage parce qu’il transfère le risque de l’humiliation de sa personne à son parti. J’enrage parce qu’il part sans transmettre le moindre flambeau pour l’unité de la gauche.
J’enrage et je ne voterai pas pour les Brutus de mon Parti.