Mardi 14 février 2017
Intervention en séance plénière dans le débat sur le Semestre européen
Pervenche Berès (S&D). – Monsieur le Président, l’examen annuel de la croissance se déroule dans un contexte que nul ne peut ignorer.
Ce contexte est marqué, d’abord, par la victoire de Donald Trump aux États-Unis, qui fait peser de lourdes incertitudes sur l’économie européenne à travers l’enjeu des relations transatlantiques, et laisse craindre la menace d’une baisse d’activité en Europe liée à un retour du protectionnisme aux États-Unis, un risque de guerre des devises, qui pourrait se matérialiser, ou une remontée excessive des taux d’intérêt. L’examen intervient aussi dans un contexte où l’Union européenne doit s’engager à négocier avec l’un de ses membres, le Royaume-Uni, une sortie avec des conséquences possibles pour sa propre économie dont personne ne mesure encore totalement l’ampleur. Il se déroule aussi dans un contexte où beaucoup de nos États membres sont confrontés à une montée du populisme face à laquelle nous devons, nous qui sommes convaincus qu’une solution doit venir de l’Europe, adapter notre stratégie de croissance à cette réalité.
Pour cela, nous avons besoin d’une réponse qui soit à la hauteur. Elle doit être claire, forte et articulée autour d’une vraie stratégie d’investissement, afin d’éviter une stagnation séculaire et permettre le développement d’une nouvelle économie sobre en ressources, respectueuse des êtres comme de l’environnement; bref, permettre à l’Union européenne de réussir sa transition écologique.
À cet égard, il est nécessaire, d’abord, de renforcer les infrastructures durables, y compris dans leur volet social. Ensuite, il faut s’attacher au verdissement de l’union des marchés des capitaux – vous n’en parlez quasiment jamais, cher Vice-président. Il faut prendre le pli, sinon nous n’avancerons pas. Enfin, il faut lancer une véritable réflexion sur la mise en place d’une taxe carbone qui nous permettra d’atteindre nos objectifs, tels que nous les avons définis à la COP21.
Enfin, il faut que la Commission poursuive le travail courageux qu’elle a engagé utilement autour de la définition d’une position budgétaire agrégée qui permette à chacun d’être gagnant dans une stratégie économique commune.