Instrument de microcrédit (intervention complète) par pervencheberes
Madame la Présidente, je suis assez étonnée. Nous allons adopter un instrument pour mettre en place un outil innovant, un outil indispensable, pour permettre aux plus exposés dans cette crise d’y faire face et d’inventer leurs propres emplois demain. Il s’agit d’adopter un instrument en codécision et le Conseil n’est pas là. C’est sans doute que le Conseil n’a rien à nous dire sur cette question et ne se considère pas lié par la position du Parlement européen. En tout cas, c’est parfois l’impression que nous avons eue tout au long de la négociation.
Le Parlement européen va prendre ses responsabilités. Il va voter, grâce à la coopération et à la bonne entente entre tous les groupes, l’instrument de microfinancement, en cohérence avec son action depuis de nombreuses années – M. ?ry l’a rappelé. Mais je tiens aussi à rappeler les projets pilotes que nous avions initiés. Car nous savons que dans cette situation de crise, les plus vulnérables – ceux qui n’ont pas accès aux grandes banques pour débloquer des crédits pour financer leurs initiatives – ont la possibilité, par cet outil, de lancer leur propre stratégie, de créer, d’une certaine manière, leur propre emploi.
Je ne reviendrai pas sur le contenu, la définition, le champ de la négociation qui a eu lieu. Il s’agit d’une négociation menée dans de bonnes conditions. La question du financement est plus grave. Lorsque vous regardez l’initiative que M. José Manuel Barroso avait lancée à l’automne 2008 pour organiser la relance européenne, cet instrument était défini comme un outil important au service d’une stratégie de l’Union européenne.
Mais que nous a proposé la Commission? Simplement de financer un nouveau projet en déshabillant un projet utile qui existe déjà. Nous avions un projet en faveur des réseaux de soutien aux plus vulnérables – le programme PROGRESS –, que ce Parlement européen avait porté à bout de bras, et la Commission, pour financer le microfinancement, nous propose tout simplement de puiser dans l’enveloppe du programme PROGRESS.
C’est ce tour de passe-passe que ce Parlement n’accepte pas, et c’est pour cela que nous n’avons pas conclu la négociation. C’est pour cela qu’en responsabilité, nous disons notre disponibilité pour – avec la Présidence espagnole –, dès les premiers jours de janvier, examiner notre proposition: quarante millions pris sur les marges, soixante millions pris sur le programme PROGRESS, avec vingt millions en redéploiement, ce qui permet de répartir l’effort de manière équitable. Nous prendrons ensuite notre responsabilité en tant que commission de l’emploi pour regarder comment un tel programme est mis en œuvre dans chacun des États membres, afin qu’une synergie s’installe entre les différentes expériences qui seront menées dans les États membres – nous en sommes sûrs – lorsque l’ensemble du paquet sera voté en janvier prochain.