M. Tusk, président du Conseil européen veut un « Agenda des leaders » pour réformer l’Union et trouver plus efficacement « des solutions pratiques aux vrais problèmes des citoyens » au-delà des intérêts politiques divergents des Etats. Il oublie peut-être que c’est cette instance qui s’est réunie de si longues heures en conclave, sans briller ni dans l’affaire grecque, ni dans celle des migrants. Il tourne ainsi le dos à l’alliée naturelle de toute avancée européenne, la Commission et la méthode communautaire. La nostalgie n’est pas bonne conseillère et le retour d’un Congrès de Vienne permanent ne permettra pas de réduire les inégalités ou d’organiser la souveraineté européenne, ce dont l’Union et les Européens ont cruellement besoin.
Ce n’est pas en renforçant le caractère intergouvernemental des prises de décisions que l’Union deviendra plus efficace, plus forte, mieux aimée des citoyens. L’addition des égoïsmes nationaux n’a jamais produit un destin européen. C’est pour cela que l’Union a besoin de la Commission et du Parlement européen.
Plaider pour une Union des résultats, c’est supprimer la règle incapacitante de l’unanimité grâce aux clauses-passerelles, d’abord en matière de justice fiscale ; c’est donner à l’Union un budget digne de ce nom.
Pour sortir de l’immobilisme, faire preuve d’une volonté utile, retrouver l’esprit de solidarité, il ne faut pas que les dirigeants de l’Union reprennent la main, mais qu’ils soutiennent plus de solidarité, de démocratie.