L’ironie des évènements ne laisse pas de surprendre. Reine d’Europe, il y a quelque mois encore, souvent contestée pour son leadership affirmé, la chancelière Angela Merkel, sortie affaiblie des élections législatives, n’a pas réussi à former une coalition dite « Jamaïque » alliant son parti, la CDU, aux Libéraux et aux Verts après le refus du SPD de poursuivre la grande coalition. Depuis cet échec, Martin Schulz a pris ses responsabilités et ouvert la porte à des négociations – douloureuses pour une grande partie du SPD -, mais critiques du point de vue européen.
Voilà une première dans l’histoire européenne : cette coalition pourrait se former – ou non – sur la base de critères européens ; en attendant l’Union a pu avancer sur la négociation du Brexit, beaucoup moins sur son propre avenir quelle que soit l’ambition du Président de la République française, Emmanuel Macron.
Martin Schulz a plaidé le 7 décembre dernier pour un programme européen ambitieux, une Europe forte et sociale : « Nous devons avoir le courage de faire avancer l’Europe. Notre continent ne peut se permettre quatre nouvelles années de politique européenne allemande à la Schäuble».
Paradoxe pour des socialistes français qui mesurent le risque du « ni gauche, ni droite » de la grande coalition et qui doivent regarder la réalité en face : en Allemagne, pour l’Europe, une grande coalition sur la base des propositions européennes du SPD serait une bonne nouvelle. Souhaitons-lui bonne chance.
C’est le vœu que je forme.
Bonne année à toutes et à tous.