Edito Octobre 2010


Bienvenue ici à Strasbourg pour notre rendez-vous mensuel. Cette session a été marquée par un contexte que nous connaissons, la mobilisation dans la rue contre les mesures d’austérité du gouvernement ainsi que cette rencontre entre la France et l’Allemagne pour mettre au cœur de la gouvernance économique les sanctions. C’est dans ce paysage qu’ici nous avons adopté le rapport que j’ai élaboré au nom de la commission sur la crise financière, économique et sociale. Les enseignements que nous tirons de cette crise c’est d’abord qu’elle n’est pas finie et c’est ensuite que l’Europe peut être utile pour sortir de cette crise si elle joue pleinement son rôle de valeur ajouté, si elle est pleinement porteuse de projets, si elle n’est pas seulement l’organisation d’un marché intérieur.
Nous avons devant nous un très grand défi celui de mettre un place une politique de l’énergie qui permette de remplir un objectif vis-à-vis de l’extérieur, d’être fort en tant qu’Union européenne et de compter sur nos propres forces pour parler à nos partenaires à l’extérieur. Elle doit aussi permettre de nous assurer à l’intérieur que notre dépendance à l’égard de la consommation d’énergie diminue et que nous soyons en capacité de financer un modèle de développement plus soutenable et aussi créateur d’emplois.
Et puis nous disons dans ce rapport que pour financer une stratégie et des objectifs à long terme, nous avons besoin de nouveaux moyens de financement, c’est tout l’enjeu de la discussion sur le budget de l’Union européenne et de la proposition que les députés ont votée à une très large majorité de mettre en place une taxation des transactions financière y compris à l’échelle européenne en cas de blocage à l’échelle internationale. C’est une proposition très forte qui a été votée ici cette semaine.
Et puis indépendamment des moyens financiers pour mettre en œuvre une stratégie, nous proposons de nouvelles méthodes, de nouvelles pratiques en termes de gouvernance, pour que à côté du poids que représente la force de la banque centrale européenne, il y ait un vrai gouvernement économique. Pour mettre en œuvre ce gouvernement économique, nous pensons qu’il faut unifier les voix, unifier la capacité d’agir des acteurs en la personne du Commissaire responsable des questions économiques et monétaires. Celui-ci devrait etre à la fois responsable au sein de la Commission européenne et présider le Conseil Ecofin ainsi que l’Eurogroupe, la réunion des Ministres des finances de la zone Euro.
Nous pensons que cette unité de lieu et d’action doit permettre de mettre en œuvre une vraie gouvernance.

Cette semaine aura aussi été marquée par l’adoption d’un rapport très important pour les femmes, le rapport dit Estrela, de ma collègue socialiste portugaise, dans lequel nous disons que finalement, si l’Europe veut faire face aux défis qui sont devant elle en terme de démographie, et bien il faut favoriser la natalité. Et pour favoriser la natalité, même si nous sommes en période difficile pour les finances publiques pour chacun des Etats membres, il ne faut pas oublier nos stratégies à long terme. Pour favoriser cette natalité il faut allonger la durée des congés maternité, et permettre aux femmes de prendre ces congés maternité et également assurer un maintien de leur rémunération.

Enfin, toujours dans le domaine social, un troisième rapport important que nous avons voté cette semaine est le rapport de ma collègue Ilda Figueiredo, communiste portugaise, dans lequel nous demandons l’ouverture du débat si important autour de la définition d’un revenu minimum à l’échelle européenne.

Une semaine très chargée au niveau des enseignements à tirer de cette crise, de ce que représentent les défis futurs pour l’Union européenne et une mobilisation forte autour des valeurs ajoutées européennes.

Voilà pour aujourd’hui, je vous donne rendez-vous le mois prochain.