Alors que s’ouvre le Conseil européen, Pervenche Berès, rapporteur de la commission spéciale du Parlement européen sur la crise financière, économique et sociale et Présidente de la commission de l’emploi et des affaires sociales déplore un manque d’ambition et de vision.
Les décisions tardives prises pour venir en aide à la zone euro visaient à colmater une brèche ouverte sous la pression des marchés sortis renforcés de la crise grâce à l’intervention publique. Les déséquilibres économiques révélés par la crise sont anciens et n’ont cessé de croitre alors même que l’Union économique et monétaire devait les réduire.
Ce dont nous avons besoin aujourd’hui, c’est d’une réflexion approfondie pour refonder la zone euro sur des bases stables. Nous ne pouvons nous contenter de durcir des instruments qui ont fait la preuve de leur inefficacité. Un système de sanctions ne peut pas fonctionner sans incitations et une stratégie budgétaire au service des objectifs communs définis (emploi, changement climatique…).
L’accord entre le Président Nicolas Sarkozy et la Chancelière Angela Merkel ainsi que les travaux du groupe de travail présidé par le Président Van Rompuy et composé des ministres des finances ne permettent pas de s’élever au dessus-des marchandages intergouvernementaux et de penser la gouvernance économique.
Pourtant, la contradiction entre gouvernance économique pilotée par le Conseil ou la Commission, au niveau de l’Eurogroupe ou des 27, pourrait facilement être levée. « En conférant cette responsabilité à un Vice-président de la Commission qui présiderait également le Conseil Ecofin et tirerait ainsi sa légitimité de ces deux enceintes, nous ferions un grand pas vers une meilleure coordination interne et crédibilité externe » indique Pervenche Berès.
L’eurodéputée salue par ailleurs l’accord obtenu sur un objectif de réduction de la pauvreté dans le cadre de la stratégie 2020 mais souligne que pour ne pas réitérer l’expérience de la stratégie de Lisbonne, où l’Union s’était montrée incapable de réaliser les objectifs ambitieux qu’elle s’était fixé, il convient de revoir en profondeur les outils d’intervention, mais aussi de tenir compte de la crise immédiate qu’affronte l’Union européenne.
Alors que le chômage, la pauvreté et les tensions sociales progressent et nourrissent les partis extrêmes, nous ne pouvons pas nous contenter d’incantations et échouer dans la mise en œuvre des politiques que nos concitoyens et le reste du monde attendent de l’Europe.
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