Les institutions européennes devraient désigner un « Monsieur Euro » chargé de veiller à la cohérence de l’action économique de l’UE, soutient la commission spéciale du Parlement européen sur la crise financière dans un rapport présenté mardi.
Cette personnalité devrait être le commissaire responsable des questions économiques et monétaires et devrait être élevée au rang de vice-président de l’exécutif bruxellois, préconise le rapport présenté à Strasbourg par l’élue socialiste française Pervenche Berès.
Le problème, selon Mme Berès, est que l’actuel responsable de ce portefeuille, le Finlandais Olli Rehn, « n’est pas en situation d’autorité ni de légitimité », a-t-elle déploré au cours d’une conférence de presse.
« Nous avons besoin d’une Commission forte, un peu ambitieuse », a-t-elle insisté, en rappelant que l’exécutif bruxellois avait un « pouvoir d’initiative ».
« Or, la Commission est en état de faiblesse », a-t-elle estimé. « Son approche est excessive en termes de sanctions. Il faut donner aux Etats l’envie de coopérer et les unir avant de les sanctionner », a-t-elle précisé.
La Commission a proposé la semaine dernière un contrôle au préalable des projets de budgets nationaux et demandé un arsenal de sanctions accru pour les pays trop laxistes.
Mme Berès préconise que le « M. Euro » au sein de la Commission « veille à la cohérence de l’action économique de l’UE, préside le conseil des ministres de l’Economie et des Finances et l’Eurogroupe et représente l’UE dans les instances internationales ».
Il devrait en outre avoir « sous son autorité la direction des services économiques et financiers et les services financiers de la Direction générale du Marché intérieur » de la Commission européenne.
La commission spéciale sur la crise a été créée au sein du Parlement européen en septembre 2009. Le projet de rapport présenté par Mme Berès doit désormais être discuté au sein du Parlement.