Il faut « plus » – pas « moins » – d’Europe: tel est le message central du rapport final adopté aujourd’hui à Bruxelles, à une très large majorité, par la commission spéciale sur la crise du Parlement européen.
Le rapport préparé par la socialiste française Pervenche Berès préconise, entre autres, à moyen terme, une augmentation spectaculaire du budget européen qui devrait peser entre 5 et 10% du PIB de l’UE, la mise en place d’une communauté de l’énergie et l’émissions d’euro-obligations pour permettre à l’Europe de sortir durablement de la crise économique, sociale et financière.
« Il est temps de tirer les leçons d’une certaine Europe qui n’a pas répondu à nos aspirations », a lancé Pervenche Berès à l’issue du vote.
« La crise financière supportée à bout de bras par l’argent des contribuables, les banques qui recommencent leurs jeux dangereux, les agences de notation qui entretiennent la spéculation contre certains pays. Nous avons besoin d’aller plus loin dans la régulation des marchés financiers et des banques et plus largement d’un new deal européen », estime l’eurodéputée.
« Aujourd’hui, les populistes et nationalistes relèvent la tête un peu partout en Europe. Ils jouent sur la peur et prônent des politiques xénophobes et le protectionnisme aveugle dans un monde en perpétuel changement ».
« Pourtant, l’Europe est la seule voie possible pour sortir durablement de cette crise », a souligné le porte-parole du groupe S&D de la commission crise, l’Italien Sergio Cofferati. « Cette commission propose de franchir un nouveau pas dans l’intégration européenne en nous appuyant sur les valeurs et principes qui ont fait son succès: la solidarité, la cohésion, la coopération et la méthode communautaire c’est-à-dire les institutions européennes », a-t-il ajouté.
« La construction de l’Europe se poursuivra seulement si les politiques communes et les investissements nécessaires pour réduire les écarts de développement entre régions européennes, pour créer de l’emploi, les crédits pour promouvoir l’éducation, la recherche et développement, une véritable politique étrangère et de sécurité commune, l’énergie, les transports bénéficient des financements appropriés. C’est pourquoi nous proposons de doter l’Union d’un budget à la hauteur de ses ambitions et des aspirations de nos citoyens. Si l’Europe veut continuer à jouer dans la « cour des grands », le budget devrait atteindre entre 5 et 10% de la richesse produite, contre moins de 1% aujourd’hui », avertit Pervenche Berès.