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« Plus d’Europe » et non « moins d’Europe »: c’est le message transmis par le rapport final de la commission spéciale du Parlement européen sur la crise économique et financière. Rencontre avec la députée française Pervenche Berès, rapporteure de la commission.
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Plusieurs conclusions du rapport de Pervenche Berès (S&D, France) adopté par la commission spéciale du Parlement européen sur la crise financière (CRIS) le 30 mai feront certainement parler d’elle. A contre courant de l’optique inter-gouvernementale qui prévaut aujourd’hui et qui fait la part belle aux intérêts nationaux, le rapport de cette commission présidée par le libéral allemand Wolf Klinz préconise en effet de rendre un rôle déterminant aux institutions européennes
Un budget démultiplié
Ainsi, le rapport soutient que l’UE a besoin d’un budget cinq à dix fois plus élevé que celui dont elle dispose actuellement, ceci afin de financer des investissements essentiels, par exemple dans son service d’action extérieure, les réseaux à large bande, l’énergie et la recherche. Le budget de l’Union atteint aujourd’hui péniblement 1% du PIB européen.
L’idée d’une taxe sur les transactions financières avait déjà été favorablement accueillie par une majorité de députés européens. Le rapport Berès établit que les recettes issues de la taxe pourraient être utilisées pour financer la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement ainsi que les engagements de l’Europe face aux défis des changements climatiques.
Récemment toutefois, les Etats s’étaient accordés pour ne pas augmenter le budget de l’Union et -surtout- pour empêcher l’Europe de se doter de ressources propres.
Le rapport préconise également la mise en place d’une « communauté de l’énergie » et l’émissions d’euro-obligations pour permettre à l’Europe de sortir durablement de la crise économique, sociale et financière.
L’Europe, la seule voie pour sortir de la crise
« Il est temps de tirer les leçons d’une certaine Europe qui n’a pas répondu à nos aspirations » a ainsi lancé la députée socialiste française après l’adoption de son rapport. Revenir, donc, à des valeurs européennes qui étaient celles des origines. Car nombreux sont les députés européens qui en sont convaincus: « l’Europe est la seule voie possible pour sortir durablement de cette crise », comme l’affirmait le porte-parole du groupe S&D l’Italien Sergio Cofferati.
Le vote de ce rapport qui a demandé deux ans de travail est prévu pour la plénière de juillet.