Les députés européens, toutes tendances politiques confondues, ont exigé aujourd’hui le rétablissement de l’aide alimentaire de 500 millions d’euros destinée aux plus démunis en Europe.
La résolution adoptée à une écrasante majorité – 548 pour, 52 contre et 26 abstentions – rappelle que près de 43 millions d’Européens ne mangent pas à leur faim.
La Commission européenne a proposé pour 2012 et 2013 de réduire à 113 millions d’euros cette manne pour se conformer à une décision de la Cour de justice européenne.
Lors du débat de ce matin, les élus socialistes et démocrates ont exprimé « leur colère et incompréhension ».
« La décision de la Commission n’a politiquement aucun sens. Elle est injustifiable », a lancé le vice-président du groupe S&D, Stéphane Le Foll, alors que les demandes auprès des banques alimentaires ne cessent d’augmenter.
« Nous demandons le rétablissement de l’aide pour que pas un centime ne manque » a renchéri Pervenche Berès, présidente de la commission de l’Emploi et des Affaires sociales au Parlement européen.
Aux gouvernements qui remettent en question le principe de cette aide, Mme Berès a rappelé que « la lutte contre la pauvreté et l’exclusion est l’un des objectifs de la stratégie UE 2020 pour la croissance et l’emploi ».
« La solidarité est un concept européen », a souligné la socialiste française.
Les Socialistes et démocrates estiment en outre que ce programme, qui bénéficie à 18 millions de personnes, ne doit pas être financé au détriment d’autres mesures sociales.
Ce programme d’aide alimentaire lancé en 1986-87 lors d’un hiver particulièrement rigoureux a été en partie financé par les excédents de stocks agricoles européens.
Aujourd’hui, il est victime de la réforme de la politique agricole commune dont l’un des objectifs a été de réduire les stocks d’intervention.
« La pérennité de ce programme pose la question plus large de la sécurité alimentaire. Nous avons besoin de maintenir des stocks pour assurer un minimum de sécurité alimentaire en Europe et dans le monde. L’accès à l’alimentation est un droit fondamental », a ainsi rappelé le vice-président du groupe S&D, Stéphane Le Foll.
« Alors que le nombre de personne qui recourent à l’aide alimentaire augmente en Europe, nous adressons un message clair, à la Commission européenne et aux Etats membres. Ils ne peuvent pas ignorer la position forte du Parlement européen, qui s’est largement exprimé en soutien aux plus démunis », a déclaré le socialiste belge Frédéric Daerden, auteur d’un rapport sur la plateforme européenne de lutte contre la pauvreté et l’exclusion, à l’issue du vote.