Les députés de la commission de l’emploi et des affaires sociales du Parlement européen ont fait part de leurs doutes à László Andor quant à la mise en œuvre des objectifs de la Stratégie 2020, au lendemain de la publication du projet de la Commission européenne.
« La Stratégie 2020 vise à sortir de la crise et à faire face aux défis de la mondialisation et du déficit démographique. Le taux de chômage dans l’UE a dépassé 10% et devrait encore augmenter. La stratégie repose sur trois piliers: une croissance intelligente, durable et inclusive », a indiqué le commissaire László Andor, venu présenter la Stratégie 2020 aux députés de la commission de l’emploi et des affaires sociales.
Doutes sur la mise en œuvre
Pour Thomas Mann (PPE, DE), « La Stratégie de Lisbonne a été un échec parce que les Etats membres n’ont pas joué le jeu ». « Comment être sûrs que les objectifs de la Stratégie 2020 seront atteints? Comment les mesurer? Comment comptez-vous renforcer la méthode ouverte de coordination? », a demandé Elisabeth Lynne (ADLE, UK). « Ce document comprend des objectifs plus restreints, associant davantage les structures gouvernementales. La coordination devra aboutir à une mise en œuvre », a répondu M. Andor.
Lutte contre la pauvreté
En matière de lutte contre la pauvreté, selon le document de la Commission européenne, le nombre de personnes menacées par ce phénomène devrait être réduit de 20 millions. « Pourquoi ce chiffre de 20 millions? », ont demandé Karima Delli (Verts/ALE, FR) et Gabriele Zimmer (GUE/NGL, DE). « Des statistiques nous ont permis d’évaluer le nombre de personnes qui courent le risque de la pauvreté. Ce serait idéal d’éradiquer complètement la pauvreté. La question est de savoir ce que l’on peut réaliser de manière réaliste avec les instruments européens », a répondu le commissaire européen.
Articuler la croissance et l’emploi
« Pour compenser la perte de croissance, il faut investir dans le capital humain, l’éducation, la recherche et le développement afin d’amener les Etats membres à prendre des engagements plus forts », a estimé M. Andor en réponse à une question de Pervenche Berès (S&D, FR) sur la manière de mieux articuler la croissance et l’emploi.
En conclusion des débats, la présidente de la commission emploi et affaires sociales a fait référence à la situation en Grèce: « il est difficile de parler de la stratégie 2020 sans regarder ce qui se passe actuellement en Grèce. Pendant la crise, le modèle social a été cité comme élément stabilisateur. Or, on demande aujourd’hui à la Grèce de mettre à mal son modèle social ». » La Commission ne s’immisce pas dans le modèle social de la Grèce. L’objectif est de stabiliser les finances publiques de ce pays », a répondu le commissaire.