Communiqué de presse du Groupe Socialistes et Démocrates
Jeudi 15 décembre 2011
Les eurodéputés socialistes et démocrates ont exigé de Renault et de l’Etat actionnaire français qu’ils règlent la situation de plusieurs salariés « seniors », licenciés en 2009 et qui risquent bientôt de se retrouver sans ressources du fait de la réforme des retraites intervenue depuis lors en France.
Le Parlement européen était en effet appelé, aujourd’hui à Strasbourg, à se prononcer sur l’aide du Fonds européen d’ajustement à la mondialisation sollicitée par le constructeur français pour financer son plan de départ volontaire mis en place en 2008-2009.
« Certains salariés licenciés n’auront bientôt plus droit aux indemnités chômage dont ils bénéficiaient et ne pourront pas faire valoir leurs droits à la retraite du fait de la réforme entrée en vigueur entre temps. Renault et l’Etat actionnaire n’ont fait aucun effort pour trouver une solution acceptable pour les anciens salariés en question. Ils se rendent ainsi responsables de leur précarisation », déplore Frédéric Daerden, négociateur de ce programme d’aide pour le groupe S&D.
« Cette situation est scandaleuse, car le contrat moral passé entre les travailleurs d’un côté et Renault et l’Etat de l’autre a été bafoué. Avec les syndicats, nous exigeons depuis plusieurs mois maintenant le respect des engagements pris en direction des travailleurs. Ces derniers sont injustement frappés par des décisions intervenues postérieurement à l’accord passé », dénonce Estelle Grelier, membre de la commission des budgets.
«Confrontés à ce genre de situation, d’autres grands groupes français ont pris des mesures. Il est inadmissible que l’Etat actionnaire n’ait pas obtenu de Renault des engagements similaires pour ces salariés.
On ne peut que regretter que la droite de l’hémicycle n’ait pas pris la mesure des problématiques soulevées par ce dossier. Notre amendement oral exigeant de Renault et de l’Etat français une réponse à la détresse des anciens salariés a été rejeté par la Droite de l’hémicycle. Avec ce vote, les salariés voient une nouvelle fois comment la droite privatise les bénéfices et collectivise les déficits. L’UMP est toujours tendre avec les puissants et dure avec les faibles » ajoute l’eurodéputée.
« Responsables, nous ne pouvions pas voter collectivement contre l’attribution d’une aide du FEM. Ce Fonds d’aide aux salariés, nous l’avons voulu, nous l’avons défendu, nous l’avons fait aboutir. Il reste un outil nécessaire dans ce contexte de crise sociale et économique. Mais la potion est amère quand on constate les manipulations dont il fait parfois l’objet. La réforme du FEM l’année prochaine sera l’occasion d’une clarification », conclut Pervenche Berès, présidente de la commission de l’emploi et des affaires sociales du Parlement européen.