Edito de la session plénière de février 2010


Au cours de cette session de février, beaucoup de discussions ont été marquées par la situation dans la zone Euro, et en particulier dans un certain nombre de pays dont la Grèce. Ce qui est en train de se jouer ici, c’est la capacité de l’Union européenne et de la zone Euro à exercer la solidarité intérieure ou à laisser les marchés réorganiser leurs salles de jeu à l’échelle de la zone. Personne ne peut imaginer que l’Union européenne soit venu en aide à la Hongrie, à la Lettonie ou à la Roumanie, et laisse la Grèce entre les mains du FMI.

Personne ne peut non plus accepter que des grandes banques d’investissement empruntent de l’argent à des coûts très bas pour prêter de nouveau à la Grèce afin de financer sa dette à des taux d’intérêt très élevés. Cet enjeu est un test pour la zone dans son ensemble. C’est peut-être l’occasion pour la zone de mettre en place cette réelle gouvernance économique dont nous parlons depuis si longtemps.

Certains se demandaient ce que cela pouvait signifier. Et bien je crois que là, nous en avons la démonstration: la réponse qui doit être apportée est à élaborer ensemble, à l’échelle de l’Union européenne. Et nous ne pouvons pas accepter que ce soit un pays qui définisse seul les conditions en bilatéral avec la Grèce cela est aussi contraire à l’esprit de l’Union européenne.

Cette session aura également été marquée par deux victoires des progressistes dans cet hémicycle. C’est la première fois depuis le début de cette mandature, et cela est très significatif car nous avons assisté à une division, à une explosion des groupes de droite qui nous ont permis, d’abord avec le rapport de mon collègue et ami Marc Tarabella, de rappeler ce que sont les droits de la femme en matière de contraception et d’avortement.

La seconde victoire pour les forces progressistes, avec une présence et un engagement très fort des socialistes et démocrates pour l’arracher cette victoire contre l’accord SWIFT, qui aurait permis aux Etats-Unis d’avoir accès aux données bancaires des opérations entre européens, au motif de la lutte contre le terrorisme, mais dont la protection des libertés individuelles et les risques d’espionnage économique étaient totalement sous-estimés.

Maintenant il appartient à la présidence espagnole de renégocier un accord en tenant compte de ce vote du Parlement européen qui indique clairement, avec une majorité très large, que nous n’accepterions pas un accord dans lequel la protection des libertés et des droits des européens seraient bafoués.

Je vous donne rendez-vous le mois prochain ici à Strasbourg au mois de mars.