Bruxelles, 09/02/2010 (Agence Europe) – Nous nous trouvons dans une situation difficile, mais nous en sortons. Voici le message que le secrétaire d’État espagnol chargé des affaires européennes a voulu transmettre avant la réunion informelle du Conseil européen du 11 février.
Devant les députés réunis mardi 9 février à Strasbourg, Diego López Garrido a de nouveau affiché les ambitions de la Présidence espagnole en matière de gouvernance économique. Les parlementaires ont largement insisté sur la nécessité de renforcer la coordination de la zone euro, dénonçant aussi les réactions exagérées des marchés concernant la situation en Grèce, voire en Espagne ou au Portugal.
M. López Garrido a identifié des « éléments encourageants », tout en reconnaissant les problèmes que pose un chômage élevé: « La demande numéro un, c’est l’emploi ». Selon lui il faudra protéger les plus vulnérables et « envisager une politique d’employabilité ». Il faut surtout passer, a affirmé M. López Garrido, de l’union monétaire à l’union économique, en envisageant une « coordination des politiques économiques et des politiques de l’emploi….c’est dans le Traité, et c’est une des idées phares de la Présidence espagnole ». Et de constater: « Les politiques publiques ont été efficaces lorsqu’elles ont « Nous vivons dans une situation sans précédent, mais nous faisons face », a acquiescé Joaquín Almunia. « La Grèce a besoin de notre soutien et la Commission soutient la Grèce », a assuré le commissaire aux Affaires économiques et monétaires, en détaillant l’approche intégrée que la
Commission a adoptée en vue d’assurer le suivi des engagements des autorités grecques (EUROPE N°10070).
Et de reconnaître: « La situation en Grèce est un sujet de préoccupation pour l’ensemble de la Il est indispensable que l’UE passe à l’action, a expliqué Corien Wortmann-Kool (PPE, néerlandaise) en plaidant pour une meilleure coordination économique et monétaire, alors que l’ensemble des États membres ont « trop souvent agi comme si le PSC n’existait pas ». Dans une perspective plus lointaine, Udo Bullmann (S&D, allemand) a critiqué la vision du président Barroso, comparant la stratégie UE 2020 à « une soupe ». « Ce n’est pas avec ce bouillon très clair que nous a présenté M. Barroso que nous allons nous en sortir », il nous faut « quelque chose de plus consistant », juge-t-il.
Dans le cas de la Grèce, Guy Verhofstadt (belge) a estimé qu’il y a eu une erreur stratégique de la Commission et de la BCE qui ne sont « pas intervenues assez rapidement », laissant les déclarations préjudiciables à la Grèce se succéder. Comment voulez-vous que les marchés financiers aient confiance dans les membres de la zone euro si eux-mêmes doutent ?, s’est interrogé le président du groupe ADLE. Bien sûr, a reconnu l’ancien Premier ministre belge, il nous faut trouver une solution entre nous, sans intervention du Fonds monétaire international (FMI). « Le gouvernement grec, l’Eurogroupe, la Commission ont réagi avec toute la célérité possible », a rétorqué M. Almunia, qui rappelle que la réaction est intervenue dès le mois d’octobre, après les élections législatives. Une intervention du FMI en Grèce reviendrait à « fermer la porte à une gouvernance économique », a aussi prévenu Pervenche Berès (S&D, française), qui regrette une certaine incohérence de l’UEM.
Actuellement, il est possible d’aider les États membres n’appartenant pas à la zone euro, mais c’est beaucoup plus compliqué de le faire pour ceux qui partagent la même monnaie. Or, « le fonctionnement même de la zone euro repose sur le concept de solidarité » et il revient à M. Van Rompuy de lancer les Le Pacte de stabilité et de croissance (PSC), en étant trop étroitement centré sur des critères de finances publiques, est insuffisant, a souligné Pascal Canfin (Verts-ALE, français), qui se demande quelles sont les propositions de la Présidence espagnole et de la Commission pour réaffirmer le PSC et l’englober dans un dispositif plus global ? Aux yeux de Nikolaos Chountis (GUE/NGL, grec), le Pacte « n’existe plus, il est en crise » et il faut le modifier: « Nous avons besoin d’un pacte pour l’emploi et la croissance ».
Plutôt satisfait de la volonté de la Présidence espagnole d’améliorer la coordination des politiques économiques, Jean-Paul Gauzès (PPE, français) attend du Conseil européen un signal fort de solidarité avec la Grèce, pour montrer que les États membres ne se laisseront pas impressionner par les tentatives de déstabilisation de quelques spéculateurs. Pour Robert Goebbels (S&D, luxembourgeois), « les attaques contre l’euro témoignent de la cupidité des marchés ». Or, « si les marchés étaient un tant soit peu intelligents, ils devraient reconnaître que les déficits de la zone euro « La zone euro est forte, elle sortira renforcée de ces soubresauts qui ne peuvent pas être expliqués par une situation réelle de l’économie », a conclu M. López Garrido, qui a réaffirmé: « Les problèmes de la zone euro seront réglés dans la zone euro ». Le Conseil européen de jeudi devra donc émettre un message européen fort vis-à-vis des opinions publiques, « un message pro-européen d’unité, de confiance dans les gouvernements européens, y compris le gouvernement grec ». Le commissaire Almunia attend quant à lui que s’exprime une exigence claire en direction des États membres pour qu’ils mettent en œuvre les mesures qu’ils se sont engagés à suivre et qu’ils respectent les normes