es tractations en cours pour le remplacement du Vice-Président Lucas D. Papademos au Directoire de la BCE visent en réalité une autre échéance.
e Parlement européen plaide depuis longtemps pour une modification de la procédure de nomination des membres du Directoire afin de promouvoir un réel débat sur les compétences et le profil des candidats potentiels. Dans cet esprit, sa Commission économique et monétaire a innové en organisant pour la première fois une audition (à huis-clos) des trois candidats avant que le Conseil ne se prononce. Pourtant, nous assistons une fois de plus à un marchandage entre Etats membres qui conduit à une situation sous-optimale de plusieurs points de vue.
En premier lieu parce que le choix que les Etats membres de l’Eurogroupe ont à faire aujourd’hui est surdéterminé par celui sur la succession de M. Jean-Claude Trichet en 2011. Cette échéance explique que M. Yves Mersch, gouverneur de la banque centrale du Luxembourg, qui partait favori, semble distancé par son homologue portugais, M. Vítor Manuel Ribeiro Constâncio afin d’assurer la présidence de la BCE au candidat de la chancelière Merkel, M. Axel Weber et actuel Président de la Bundesbank.
Mais au-delà de l’argument géographique, celui de l’appartenance à la catégorie des banquiers centraux est un critère qui me semble tout aussi critique.
Alors que la nomination par le Président Barack Obama de M. Daniel K. Tarullo, professeur de droit spécialiste des questions de régulation financière, au directoire de la FED témoigne d’une ouverture à des profils diversifiés, la BCE se priverait d’une telle valeur ajoutée. L’argument est utilisé pour discréditer la candidature de M. Peter Praet. Je le regrette car il pourrait faire profiter la BCE de son expertise essentielle dans la période qui s’ouvre dans l’articulation entre macro- et micro-supervision, ainsi que d’une vraie capacité de communication, qualité importante si l’on souhaite que la politique de la BCE soit mieux comprise par les citoyens.