Emploi: Le Parlement européen veut une « garantie jeunesse » juridiquement applicable

Europolitique Social

Lundi 14 Mai 2012

EMPLOI : LE PE VEUT UNE  » GARANTIE JEUNESSE  » JURIDIQUEMENT APPLICABLE

Par Sophie Petitjean

L’initiative sur les perspectives d’emploi des jeunes, présentée le 20 décembre par la Commission européenne, ne doit pas rester lettre morte, souligne la commission emploi et affaires sociales du Parlement européen dans une résolution non législative adoptée le 24 avril.

Les députés appellent plus particulièrement les États membres à concevoir un  » plan européen d’investissement  » pour créer de nouveaux emplois, à réaffecter les Fonds structurels à des projets pour les jeunes et à introduire une  » garantie pour la jeunesse européenne  » afin de s’assurer que les jeunes ne restent pas au chômage plus de quatre mois.

 » Le principal message porte sur l’idée d’une garantie jeunesse, sur la base de ce qui existe déjà dans un certain nombre d’États membres. (…) Je souhaite que nous puissions nous inspirer de pays, comme l’Autriche, qui mettent en uvre des initiatives très concrètes et couronnées de succès « , a plaidé, la veille du vote, l’auteur de la résolution et présidente de la commission parlementaire, Pervenche Berès (S&D, France). Les députés se félicitent de la volonté de la Commission de présenter une Charte de qualité sur les stages et une garantie européenne pour la jeunesse d’ici la fin 2012. Ils demandent aux États membres de soutenir ces propositions et ajoutent que la garantie européenne devrait être  » juridiquement applicable  » en vue d’améliorer effectivement la situation des jeunes.

L’autre message défendu par les députés porte sur une meilleure utilisation des Fonds structurels. Les députés regrettent qu’après quatre années de crise, 82 milliards d’euros (sur les 347 milliards prévus pour la période 2007-2013) demeurent inutilisés et exhortent la Commission à proposer en priorité de redéployer une partie substantielle de cet argent en faveur de projets pour les jeunes, notamment pour accroître les possibilités d’emplois décents des jeunes dans les petites et moyennes entreprises (PME). Ils demandent également à la Commission d’accroître la part de l’UE dans le financement de projets cofinancés avec les gouvernements nationaux ou avec les huit pays les plus touchés par le chômage des jeunes (Lettonie, Lituanie, Slovaquie, Grèce, Espagne, Portugal, Irlande et Italie). A l’heure actuelle, ce taux de cofinancement varie entre 50 % et 85 % du coût des projets selon le type de région, avec une possibilité temporaire de 95 % dans les États les plus touchés par la crise.

Dans une question orale déposée avec la résolution, les députés de la commission de l’emploi et des affaires sociales demandent à la Commission de présenter un rapport sur le travail, les progrès et les réalisations des équipes d’action envoyées dans les huit États membres les plus durement touchés par le chômage des jeunes. Ces deux initiatives seront soumises à la plénière, à la session de mai.