Edito de la session plénière Mai 2012

 

Bienvenue ici à Strasbourg pour notre session de mai. Trois thèmes dont je veux vous entretenir, d’abord bien évidemment la préparation de la réunion informelle du 23 mai au cours de laquelle le nouveau Président de la République François Hollande a fait connaissance avec ses partenaires et où on sent les premières étapes d’une discussion importante car l’élection française change la donne à l’échelle européenne. Elle permet de reposer la question de la croissance dans des conditions totalement différentes que les partenaires européens doivent saisir car nous voyons bien jour après jour que le résultat de la Troïka en Grèce ou des programmes d’austérité en Espagne ou au Portugal ne mènent nulle part s’ils ne sont pas  accompagnés, compensés, rééquilibrés par une vraie stratégie de croissance. Bien sûr pas n’importe quelle croissance, une croissance qui permette à l’Union européenne de traiter à la fois des questions de court terme, c’est-à-dire bien sûr l’incendie Grec qui menace l’ensemble de la zone euro et d’abord la Grèce mais aussi qui  permette à chacun de retrouver la voie d’une intégration plus poussée.

 

Les programmes d’austérité tels que développés aujourd’hui n’ont aucune chance d’aboutir dans les conditions dans lesquelles ils sont mis en œuvre, c’est le message fort que nous avons fait passer dans le débat ici en préalable à cette réunion du 23 mai qui est le début d’une discussion qui devra à la fois traiter l’urgence autour de la question grecque, poser vraiment les éléments d’une nouvelle donne concernant les enjeux de la croissance et bien sûr réfléchir sur le plus long terme, c’est le sens des propositions autour des euro-obligations que ce Parlement a soutenu et proposé depuis longtemps et désormais au cœur du débat qui s’engage au Conseil.

Deuxième thème important que nous avons abordé et sur lequel un vote essentiel est intervenu, c’est évidemment la proposition sur la  taxation des transactions financières a propos de laquelle nous avons adopté le rapport de ma collègue Anni Podimata et dans lequel nous disons que cette taxation doit être la plus large possible. Malheureusement nous n’avons pas pu y inclure les fonds de pension, mais tout de même, je pense que cette étape dans le débat avec le Conseil est tout à fait essentielle pour rentrer concrètement dans ce dispositif qui revient à l’origine, car elle couvrirait y compris les échanges internationaux, à la différence de la proposition initiale de la Commission européenne. Nous soutenons aussi la proposition de la commission européenne d’affecter une partie du revenu de cette taxe au budget de l’Union européenne au titre des ressources propres.

 

Enfin, dernier thème que je veux aborder avec vous, c’est la question de la situation des jeunes, ces jeunes dont nous avons tellement besoin pour relever le défi de l’Union européenne au regard de l’innovation, de la compétition internationale  et qui trop souvent sont laissés au bord de la route dans de trop nombreux pays de l’Union européenne. Avec le Commissaire Andor, nous avons eu un débat très important, y compris soutenir cette proposition de soutenir cette proposition de garantie jeune qui permettrait à un jeune de ne pas rester au bord de la route lorsque 4 mois se sont écoulés entre sa sortie du système scolaire ou d’un emploi et qu’au bout de 4 mois doivent lui être proposés soit une nouvelle formation, soit un emploi, soit une période d’apprentissage. J’ai été frappée de la détermination du Commissaire Andor pour peser dans le collège des commissaires afin qu’une approche plus intégré qui permette aux économies de retrouver des marges de manœuvre puisse compenser ceux qui sont partisans uniquement de la cure d’austérité.

Quelque chose nous dit qu’après cette session, peut-être, enfin, le changement c’est maintenant ici aussi en Europe.

Je vous donne rendez-vous pour notre prochain échange au mois de juin.