A quelques jours de l’échéance fixée par ArcelorMittal pour la reprise des hauts fourneaux de Florange (est de la France), des eurodéputés socialistes se sont rendus le 22 novembre sur place pour y rencontrer une délégation syndicale conduite par le leader de la CFDT Edouard Martin et les élus locaux.
La présidente des socialistes français au Parlement européen Catherine Trautmann, la présidente de la commission de l’emploi et des affaires sociales au Parlement européen, Pervenche Berès et le porte-parole du groupe des socialistes et démocrates pour les affaires sociales, Alejandro Cercas ont répondu à l’invitation des syndicats.
« A un moment aussi important pour l’avenir du site de Florange, nous avons souhaité marquer notre solidarité avec les salariés et discuter avec eux des possibilités de sauvegarder les emplois d’un secteur industriel stratégique », a déclaré Catherine Trautmann, à l’issue de la visite.
« Nous avons discuté de la reprise du site puisque deux sérieux repreneurs sont sur les rangs, du maintien de l’activité et d’ULCOS, un projet d’avenir pour la production d’acier propre.
Le gouvernement français est très mobilisé pour trouver un repreneur et éviter la fermeture définitive des hauts fourneaux. La responsabilité de l’Europe est en jeu pour le projet ULCOS qui est en passe d’être sélectionné parmi les projets pilotes en matière d’énergies propres dans le cadre du programme NER300. Si il est retenu, il pourra être en partie financé par des fonds européens notamment de la Banque européenne d’investissement (BEI) ».
« A travers l’avenir du site de Florange, c’est l’avenir de la filière sidérurgique en Europe qui se joue face à la stratégie purement financière d’ArcelorMittal », a souligné Pervenche Berès.
« Le commissaire à l’industrie a accepté de mettre en place un groupe de travail sur le futur de ce secteur; il faut aller plus loin alors que le refus d’ArcelorMittal d’élargir le périmètre d’une reprise éventuelle du site doit être considéré comme contraire au droit de la concurrence », a-t-elle ajouté.
« ‘L’Europe est née avec le charbon et l’acier, elle peut mourir en abandonnant sa sidérurgie », a déclaré Alejandro Cercas.
« L’Union européenne manque encore d’outils pour faire face à la mondialisation et au cynisme des grands prédateurs industriels tels que ArcelorMittal.
Nous avons besoin d’une politique industrielle européenne ambitieuse pour ne pas laisser des pans entiers de notre industrie aux mains des marchés.
Le point de départ, c’est d’anticiper les restructurations industrielles et de renforcer le dialogue social avec tous les acteurs concernés au niveau européen, national et local afin d’éviter les pertes d’emplois et le chômage. J’ai propose dans un rapport que la Commission européenne soumette une proposition de loi afin d’encadrer les restructurations en Europe.
J’ai bon espoir d’obtenir le feu vert du Parlement européen en décembre prochain à Strasbourg ».
Une délégation d’eurodéputés socialistes et démocrates a rencontré le 4 octobre dernier les représentants des syndicats d’Arcelor/Mittal à Liège dont les hauts fourneaux sont également menacés de fermeture.