Edito Octobre 2013

Chères lectrices, Chers lecteurs,

la Commission européenne vient enfin de mettre sur la table une communication sur la dimension sociale de l’Union économique et monétaire (UEM). Ce texte est publié à un moment où les écarts s’aggravent davantage au sein la zone euro qu’en dehors avec 17,3% de chômeurs dans la périphérie de la zone en 2012 et 7,1% dans le centre. Les divergences macro-économiques entre les États membres de la zone euro ont leur pendant en matière sociale, ce que nous disions depuis longtemps et qui avait fini par conduire le Conseil européen en décembre 2012 à demander au Président du Conseil européen, en coopération avec le Président de la Commission, de proposer des mesures sur la dimension sociale de l’UEM.

Ne rien faire sur la question sociale condamne à terme l’euro tout autant que la stabilité des marchés financiers. C’est pour cela que nous avons besoin d’indicateurs sociaux. Nous avons besoin de montrer les chiffres, avec la même force que l’on donne à la lecture des chiffres du déficit ou de la dette publique. Bien sûr, l’enjeu sera de se mettre d’accord sur les chiffres les plus significatifs à observer. Je propose que ce débat associe au premier rang les partenaires sociaux. Il est ensuite indispensable de tirer les enseignements de la lecture de ces chiffres dans le cadre de l’examen des déséquilibres macro-économiques et au-delà.

Par ailleurs, la crise a révélé que l’appartenance à la zone euro réduit le rôle des stabilisateurs automatiques. C’est pour cela qu’est lancé le débat sur la création de stabilisateurs automatiques avec une indemnité chômage minimum à l’échelle de la zone euro à propos de laquelle nous avons organisé une audition en juillet dernier.

Il faut enfin, bien sûr avancer sur la voie d’un salaire minimum européen dont la Commission ne parle pas. Les socialistes européens doivent se mobiliser pour faire avancer ces idées et pour que la majorité issue des prochaines élections européennes permette, avec le soutien du président de la République française, de doter la zone euro d’une véritable Union économique et monétaire avec son indispensable pilier social.