La délégation socialiste française salue l’adoption du rapport de la travailliste britannique Arlène McCarthy qui introduit un plafonnement des bonus bancaires. L’Europe se dote ainsi des règles les plus ambitieuses au monde sur les éléments de rémunération des banquiers.
Pour Pervenche Berès, rapporteure de la commission spéciale crise, « la recherche excessive de profits à court terme par un secteur financier surdimensionné a profondément déstabilisé le secteur financier et contribué à la crise. Le texte adopté aujourd’hui par une majorité écrasante du Parlement européen plafonne la rémunération variable et permet de reporter jusqu’à 70 % du bonus des traders pour tenir compte des intérêts de long terme de la banque. Ce texte répond donc à un double objectif : stabiliser le secteur financier
et le remettre au service de l’investissement long terme ».
L’eurodéputée socialiste ajoute : « Les effets négatifs d’une prise de risque peuvent désormais être sanctionnés par une diminution des bonus. Ceci permet de corriger l’absence de responsabilité des acteurs bancaires et les mauvaises incitations ». Pour Catherine Trautmann, présidente de la délégation socialiste française au Parlement européen, « cette législation ne fait que traduire les engagements pris lors du G20 ; or, le Parlement européen a dû l’arracher aux Etats membres. Nous y voyons une nouvelle preuve de l’hypocrisie de certains dirigeants dont les discours sur la moralisation du capitalisme sont ensuite suivis par le refus de tout encadrement contraignant des rémunérations. Par exemple, nos camarades socialistes à l’Assemblée nationale et au Sénat avaient fait une proposition similaire, refusée par le Gouvernement français ».
En conclusion, Pervenche Berès insiste pour rappeler qu’il ne s’agit là que d’une première étape : « alors que les gouvernements mènent une politique d’austérité qui frappe en premier lieu les jeunes et les plus faibles, il est temps que la rémunération de ceux qui ont provoqué cette crise soit limitée. La prochaine étape doit être celle de la contribution du système financier au financement de sa supervision et de son sauvetage par le biais d’une taxe bancaire. Parallèlement, une taxe sur les transactions financières doit permettre de renflouer les caisses des Etats ».