Intervention de Pervenche Berès sur le rapport Öry


Madame la Présidente, Monsieur le Commissaire,

vous le savez ce débat est un débat essentiel pour le Parlement européen.

C’est l’outil concret qui est à notre disposition pour dire comment il faut mettre en œuvre la stratégie 2020. Compte tenu des débats flous que nous avons eus sur cette stratégie, la définition de ces lignes directrices « emploi » est vraiment, pour nous, tout à fait essentielle; c’est pour cela que nous avons tellement insisté pour qu’il n’y ait pas d’adoption par le Conseil avant ce débat et avant le vote de demain. C’est déjà pour nous un point très important.

Mais, évidemment, au-delà de cet arrangement de calendrier, nous voudrions aussi être entendus sur le fond. Et des contacts que nous avons eus avec la Présidence belge, nous avons quelque espoir que, face à ce qui apparaît comme des propositions utiles, comme une valeur ajoutée que pourrait apporter la position du Parlement européen, le Conseil ne se prive pas de cette valeur ajoutée et accepte de réexaminer le texte tel qu’il l’a adopté pour intégrer ces propositions, qui sont des propositions valables.

Après en avoir discuté avec la Présidence belge, nous sommes convenus – l’ensemble des groupes qui ont participé aux échanges – qu’il faudrait reprendre, sous forme de considérants, des éléments qui ont été inscrits dans le corps de notre texte et, de ce point de vue, il y a un grand accord entre nous pour le faire. C’est la raison pour laquelle j’espère que les quatre amendements qui ont été déposés en ce sens pourront être adoptés demain.

Le premier – et c’est sans doute celui sur lequel, j’imagine, il pourrait y avoir entre nous le plus grand consensus – c’est que ces lignes directrices « emploi », pour être utiles, doivent faire l’objet de ce terme qui est tellement à la mode: une bonne gouvernance. Et en l’occurrence, une bonne gouvernance cela signifie qu’il faut que les parlementaires nationaux et européens, que les partenaires sociaux, à tous les stades de l’élaboration de ces lignes et de leur mise en œuvre, soient consultés.

Et puis, sur le fond, il y a politiquement deux amendements qui sont pour moi tout à fait essentiels. Ils portent sur le rappel du travail décent. Comment l’Union européenne pourrait-elle voter toutes les conventions et ne pas s’appliquer à elle-même ces notions de travail décent et mettre en œuvre ces lignes directrices pour s’attaquer enfin à la situation des plus vulnérables, qu’il s’agisse notamment des plus jeunes, du niveau de leur éducation, des populations défavorisées, pour vaincre la pauvreté?

Ce sont les propositions que nous vous faisons et nous vous faisons confiance pour plaider en faveur de ces amendements si, comme je l’espère, ils sont votés par une majorité de cette assemblée demain.