Bruxelles – vendredi 24 octobre 2014 –
Les chefs d’Etat et de Gouvernement ont-ils vraiment déployé toute leur énergie pour aboutir à un accord hier soir sur le paquet climat ? Si un constat d’accord vaut mieux qu’un échec, il reste que pour nous que le compte n’y est pas. Le Parlement européen n’a pas été assez entendu, notamment sur la part des énergies renouvelables et l’efficacité énergétique. Nous mesurons ce qu’il a fallu d’engagement de la France pour fixer une barre minimum – y compris vis-à-vis des principaux acteurs, à commencer par les Etats-Unis – afin de faire de la Conférence de Paris un succès.
L’objectif de réduction des émissions de CO2 de 40% en 2030 comparé au niveau de 1990 est une bonne nouvelle conforme à nos attentes, mais le Parlement européen défend des chiffres nettement plus ambitieux pour les deux autres piliers : une augmentation à 30% d’énergies renouvelables et surtout un objectif de 40% en matière d’efficacité énergétique d’ici 2030, contre 27% sur ces deux objectifs pour le Conseil, uniquement indicatifs qui plus est.
« Sur la méthode d’abord, en choisissant de contourner le Parlement européen et la Commission, les chefs d’Etat et de Gouvernement bafouent la démocratie européenne. Largement contraire aux traités, elle ne permet pas d’optimiser la position européenne », note Pervenche Berès, Présidente de la délégation socialiste française au Parlement européen.
« Nous sommes la première génération à avoir pris conscience du défi environnemental, et la dernière à pouvoir agir à temps : c’est pour cette raison précisément que nous disons que la réorientation de l’Europe passe par une politique qui inclut investissements et transition écologique et énergétique. Parce que l’Europe fait face à trois défis particulièrement majeurs – le chômage, les risques de blackout énergétique et le changement climatique – nous devons et pouvons répondre avec une ligne d’action : la transition énergétique et écologique » insiste l’eurodéputée.
« Le Conseil est un poids lourd qui fonctionne au diesel, le Parlement européen une voiture électrique : mais nous allons charger toutes nos batteries pour leur faire entendre raison et réussir la Conférence de Paris sur le climat ! Le plan d’investissements sera notre fenêtre de tir » concluent Gilles Pargneaux, membre de la Commission environnement, et Edouard Martin, membre de la Commission de l’industrie, de la recherche et de l’énergie.