Intervention en plénière du mercredi 17 septembre 2014 sur le Conseil européen du 18 décembre
Pervenche Berès (S&D). – Madame la Présidente, je voudrais m’adresser à la présidence italienne pour la mobiliser et la sensibiliser à l’enjeu de l’économie numérique. Chacun peut imaginer qu’il s’agira là d’une des grandes pistes grâce auxquelles le plan d’investissements pourra démultiplier la création de valeur au sein de l’Union européenne, et nous nous en réjouissons.
Mais elle ne pourra être un succès que si les fruits de ces investissements reviennent aux Européens. L’articulation de ce plan d’investissements dans le secteur numérique et la question de la fiscalité – sur laquelle nous fondons notre capacité à taxer les profits des GAFA – est un point absolument critique, que vous devez soulever au cours du Conseil européen.
De la même manière, vous devez progresser en matière de protection des données, sinon nous assisterons également à une fuite de savoirs et de capitaux que nous ne souhaitons pas financer.
Enfin, je voudrais encore m’adresser à la présidence de la Commission car, dans ce Conseil, vous allez contribuer à l’élaboration de la feuille de route sur l’avenir de la zone euro. Et lorsque j’écoute Manfred Weber, je m’en inquiète. En effet, je ne crois pas que c’est en se stigmatisant les uns les autres et en s’insultant à coup de noms d’oiseaux que nous allons faire progresser la zone euro, ce dont tout le monde a besoin.
Il faut qu’elle permette de définir nos interdépendances et nos solidarités, compte tenu de ce que les économistes du monde entier reconnaissent comme nos lacunes, notamment par la mise en place d’une capacité collective à répondre à des problèmes qui ne peuvent pas être corrigés par les outils dont nous disposons aujourd’hui dans le cadre de l’Union économique et monétaire.
Pervenche Berès (S&D), question « carton bleu ». – Monsieur le Président, Monsieur Weber, vous demandez un traitement égal pour tous et j’y suis parfaitement favorable. Dans ce cas, que faites-vous des demandes de réforme qui pourraient être adressées aux pays que vous connaissez le mieux, s’agissant, par exemple, du travail du dimanche, du travail des femmes ou de la lutte contre pauvreté? Que répondez-vous à Mario Draghi lorsqu’il nous interpelle sur la question de la demande agrégée des États membres, notamment de la capacité de ceux qui ont du surplus à alimenter cette demande qui fait tant défaut au niveau européen?