Pervenche Berès (S&D). -Monsieur le Président, Monsieur le Vice-président de la Commission, puisque M. Draghi a dû nous quitter, c’est à vous que j’adresse ces propos.
Nous évaluons aujourd’hui le rapport de M. Zalba sur la politique monétaire et l’action de la Banque centrale au cours de l’année 2013, année au cours de laquelle, manifestement, la baisse de l’inflation a été peu anticipée, ce qui nous conduit à regarder ce qui s’est passé depuis. Fort heureusement, la façon dont la Banque centrale, en toute indépendance, a décidé de mettre en œuvre un programme de quantitative easing pour lutter contre ce risque de déflation, est une mesure qu’il faut saluer. C’est un mouvement historique, engagé en toute indépendance, dans le respect de la définition, que la Banque centrale, sous l’inspiration d’autres, a pu lancer , et que nous saluons.
Mais le président de la Banque centrale a aussi marqué la façon dont, pour la première fois, les comptes rendus des réunions des gouverneurs ont été publiés. En tant qu’ancienne présidente de la commission économique et monétaire, je ne peux que saluer cela car c’est une demande permanente de ce Parlement, même si cette bonne nouvelle est manifestement contrebalancée par le départ prématuré de M. Draghi aujourd’hui.
Concernant la question de l’approfondissement de l’Union économique et monétaire, il l’a évoquée comme un élément essentiel pour consolider l’euro et je partage son point de vue. Mais j’ai, je dois le dire, une très grande inquiétude. En effet, normalement, l’enjeu de ce débat était de relancer le travail qui avait été entamé sous la précédente Commission avec le Blueprint, le rapport des quatre présidents, ou le rapport de ce Parlement, sous l’autorité de Mme Thyssen. À ce stade, le document de travail qui est sur la table pour engager cette discussion, auquel M. Draghi, en tant que président de la Banque centrale, et l’un des quatre présidents, a également souscrit, est une note analytique qui conduit à un système totalement corseté de règles, qui ne tient absolument pas compte des enseignements que nous devons tirer de la crise et du besoin de convergence entre les économies de la zone.
J’espère que dans le futur, dans ce débat, nous pourrons avoir des contributions positives de la Banque centrale et des autres présidents.