Les drames dont la Méditerranée est devenue le théâtre récurrent imposent à l’Union quatre devoirs : sauver les migrants, traquer impitoyablement les passeurs d’enfants, de femmes et d’hommes, examiner l’arsenal de la politique migratoire et d’asile de l’Union, mener une politique étrangère intégrée vis-à-vis de l’Afrique.
Ils imposent aussi aux Etats membres de l’Union de faire face à leur responsabilité pour que se déploient de véritables moyens d’actions européens, dont certains existent mais ne sont pas, ou mal, utilisés. La Méditerranée ne doit plus être un cimetière, mais il ne suffira pas comme le serinent certains de supprimer les aides sociales aux immigrés et de détruire les bateaux pour que le nombre des candidats à l’exil diminue. Nos pays resteront toujours attractifs pour qui vit au quotidien dans la misère et la peur.
Les dirigeants européens doivent mutualiser l’accueil des réfugiés, et chaque pays prendre sa part. L’Union ne pas se cantonner au rôle de surveillance des côtes et des frontières : elle a un devoir d’assistance. Elle doit mettre en place une vaste opération Mare nostrum dotée de moyens suffisants pour sauver des vies humaines. Elle doit aussi et surtout agir en amont sur les causes des conflits, sur les réseaux mafieux, sur le développement, sur le dérèglement climatique ou les questions de gouvernance dans les pays du Sud. Le chemin sera long mais il doit être poursuivi sans relâche.